Fermer
Traduction de l’ordonnance n°2021-175 du 17 février 2021 qui a opéré dans les trois versants de la Fonction publique une réforme inspirée de la « généralisation » de la couverture complémentaire santé dans le secteur privé, l’accord interministériel fixe le cadre d’un régime de protection sociale complémentaire en santé dans la Fonction publique de l’Etat. Le contenu de ce dernier devra être retranscrit dans un projet de décret.
Les agents bénéficiaires actifs basculeront d’un système de souscription facultative à des contrats individuels vers un système d’adhésion obligatoire à des contrats collectifs. Des cas de dispense d’adhésion similaires à ceux du secteur privé sont prévus dans l’accord.
L’accord définit un socle minimal obligatoire des garanties, supérieur au « panier de soins ANI » prévu par l’article
L. 911-7 du Code de la sécurité sociale. Les garanties sont identiques pour l’ensemble des bénéficiaires. Le contrat doit être responsable et solidaire (pas de recueil d’information sur l’état de santé).
Il s’agit d’un panier de soins minimum interministériel.
Les employeurs publics doivent obligatoirement participer au financement de la complémentaire santé au seul profit de leurs agents actifs à hauteur de la moitié de la cotisation. Les cotisations sont exprimées en euros, calculées à partir d’une cotisation d’équilibre du contrat collectif.
Cependant, les employeurs publics pourront mener des négociations avec les syndicats pour améliorer ces garanties, créer des options et/ou augmenter la participation de l’employeur.
La prise en charge de l’employeur sera effective à compter du 1er janvier 2024. A titre transitoire, les agents bénéficient de la part de leur employeur d’une participation forfaitaire de 15 €/mois pour couvrir une partie des cotisations de leur complémentaire santé depuis le 1er janvier 2022.
Les ayants droit et les retraités (actuels et futurs) sont également couverts par l’accord. A titre facultatif, ils peuvent bénéficier des garanties prévues pour les actifs.
L’accord prévoit des mécanismes de solidarité (intergénérationnelle, familiale…).
Les agents qui quittent la Fonction publique et qui sont indemnisés par leur régime d’assurance chômage pourront bénéficier d’un mécanisme de portabilité allant jusqu’à une durée d’un an.
La cotisation des ayants droit est plafonnée :
La cotisation des retraités est plafonnée à 175 % de la cotisation d’équilibre et ne pourra plus augmenter au-delà de 75 ans. L’augmentation de la cotisation sera encadrée, de manière progressive, durant les 5 années suivant le départ à la retraite. Le plafonnement est proche de celui prévu par l’article 4 de la loi n° 89-1009 du 31 décembre 1989 dite « loi Evin ».
La création d’un fonds d’aide est prévue pour contribuer au financement des cotisations des retraités les plus modestes.
Les ministères devront passer des appels d’offres conformes au code de la commande publique pour sélectionner un organisme complémentaire afin de mettre en place un contrat collectif. Parmi les critères de sélection, le texte mentionne : les garanties professionnelles, financières et prudentielles des candidats, le rapport entre la qualité des garanties et le tarif proposé, la maîtrise financière des contrats, la qualité de gestion des contrats et des services ainsi que la diversité et la qualité des actions de prévention.
Composée par des représentants de l’employeur public de l’Etat et des organisations syndicales, la CPPS veille à la bonne application des contrats collectifs dans le périmètre. Elle intervient non seulement sur les critères de l’appel d’offres pour retenir un organisme assureur mais donne également son avis sur les candidats en compétition.
En matière de prévoyance, l’Etat s’engage à lancer dès le mois de février une négociation relative à la prévoyance statutaire (risques : arrêt de de travail, inaptitude, invalidité et décès) et complémentaire.